Création

Lady Aoi (2015)

Théâtre / Danse / Musique

Dans un hôpital, un homme vient rendre visite à sa femme gravement malade. Il est guidé par une infirmière au comportement étrange. Arrive ensuite comme dans un rêve l’ancienne amante de cet homme, rongée par la jalousie et pleine de haine à l’égard de sa femme.

Entre 1950 et 1962, l’écrivain japonais Yukio Mishima a adapté une dizaine de pièces de théâtre nô, théâtre traditionnel japonais et les a nommées « nô modernes ».
Du théâtre nô traditionnel, Mishima a su tirer l’essence spirituelle, à savoir, au moyen de la poésie, faire naître une réflexion profonde sur l’être humain et les différents sentiments qui l’animent tout au long de sa vie et bien après celle-ci. En replaçant les intrigues de cour médiévales à l’époque actuelle, il a apporté une étonnante modernité aux œuvres traditionnelles et a renforcé l’intemporalité et l’universalité de ce théâtre.

Zeami, le créateur du nô, dit dans ses traités, que celui-ci a été inventé pour apaiser le coeur des humains et leur transmettre le prolongement de la vie car selon la doctrine bouddhique, tout est éphémère, les joies comme les peines, le beau comme le laid, l’amour comme la jalousie.

A l’instar de la catharsis, la purification des passions, dans la tragédie grecque, le nô a pour but de chasser les tourments causés par les passions humaines en montrant la douleur et la souffrance dont sont atteints les personnages qu’il convoque. Comme l’écrit Paul Claudel, « le nô, c’est la vie telle que ramenée du pays des ombres, elle se peint à nous dans le regard de la méditation; nous nous dressons devant nous-mêmes, dans l’amer monument de notre désir, de notre douleur, et de notre folie. »(Oeuves en prose: le Japon).

En visionnaire de notre époque, Mishima propose, tout en conservant l’aspect expiatoire, une vision plus sombre et plus complexe de la jalousie, où le sentiment amoureux, le désir sexuel, la folie, et la mort sont mis en jeu.

  • Mise en scène : Raphaël Trano
  • Composition et direction musicale : Hacène Larbi
  • Traduction et adaptation : Dominique Palmé
  • Regard chorégraphique : Kaori Ito
  • Travail du choeur : Philippe Lardaud
  • Scénographie : Yaël Haber et Karolina Howorko
  • Création lumière : Dominique Nocereau
  • Assistant à la mise en scène : Adrien Guitton
  • Comédiens/danseurs : Noémie Ettlin, Nicolas Gonzales, Clarisse Sellier
  • Chœur : Claire Bosse Platrière, Suzie Cahn, Charlotte Fox, Camille Chopin, Nastasia Berrezaie, Cécile Messineo
  • Flûte : Mihi Kim
    Clarinette basse : Morenn Nédellec
    Violoncelle : Alexis Girard
    Piano : Fréderic Lagarde
    Harpe : Sabine Chefson
    Percussions : Christophe Bredeloup, Benjamin Soistier, Thierry Le Cacheux
    Mezzo : Marie Kobayashi

Spectacle créé au Théâtre de l’Aquarium dans le cadre du festival des écoles du théâtre public du 18 au 21 juin 2015

Co-production : CNSAD en collaboration avec le Labex Arts-H2H, l’ENSAD, et les Conservatoires de la Ville de Paris (CMA 5ème et 19ème arrondissements)
Avec la participation artistique du CFA des comédiens